La rentrée parlementaire aura lieu le mardi 17 octobre prochain. Après un remaniement en quatrième vitesse le 30 août dernier, le gouvernement de Pravind Jugnauth entame la dernière année de son mandat. Si les membres du gouvernement considèrent cette rentrée parlementaire comme étant ‘business as usual’, les élus de l’opposition affûtent leurs questions tout en déplorant une pause malheureuse de près de trois mois dans les activités parlementaires.
Fabrice David : « La vague du changement est palpable »
Le député Fabrice David du Parti Travailliste, déplore le fait que les membres du gouvernement sont de plus en plus occupés à déterminer qui bénéficiera d’une investiture lors des prochaines législatives. « Pendant près de trois mois, nous n’avons pas pu poser de questions sur les actualités brûlantes du pays, notamment en ce qui concerne la confusion entourant le prix de l’essence et le scandale du prix du diesel. Même si le peuple mauricien est confronté à de nombreux problèmes, au moins, grâce aux travaux parlementaires et aux questions, nous aurions pu soulager quelque peu la population », déclare-t-il. Il ajoute que les membres de l’opposition parlementaire ont travaillé dur pendant cette pause en restant en contact avec la population.
« Nous n’étions pas inactifs. Nous avons consulté la population, et ce gouvernement sera connu comme le pire de l’histoire moderne de notre pays. Le peuple souffre des manœuvres de Pravind Jugnauth et de son équipe, et réclame un changement radical. Cela ne tardera pas », dit-il. Fabrice David soutient que les meetings et rassemblements de l’alliance PTr-MMM-PMSD à travers l’île ont connu un véritable succès, car la vague du changement est palpable. « Lorsque nous rencontrons des gens sur le terrain, ils nous font part de leurs inquiétudes pour l’avenir. Ces mêmes personnes ont contribué à la rédaction de notre programme électoral. Elles savent que c’est probablement la dernière rentrée parlementaire avant les élections générales », explique-t-il.
Il souligne également que le nombre de ‘backbenchers’ au sein du gouvernement a diminué en raison des nouveaux ministres et PPS, suite à la démission de Rajanah Dahliah, faisant l’objet d’une enquête de l’ICAC dans l’affaire Stag & Black Label Party. « Cela laissera plus de temps et d’opportunités aux membres de l’opposition pour poser des questions », conclut-il.
Rajesh Bhagwan : « Que le Speaker. Change son approche ! »
Avec neuf mandats à son actif, le vétéran du MMM tire, quant à lui, à boulets rouges sur le Speaker de l’Assemblée Nationale. « Nous souhaitons que le Speaker change son approche ! Mais mo napa fer li enn sous confiance ! (…) C’est un agent du MSM et il fera tout pour protéger le prince soleil. Son rôle est de réprimer les membres de l’opposition parlementaire et d’essayer de sauver le Titanic (le MSM de Pravind Jugnauth) », martèle le député mauve de la circonscription numéro 20. « Mo pe avoy mo bann kestion. Mo anvi kone kuma inn nomme Prakash Maunthrooa à la tête de la CWA (Central Water Authority). D’ailleurs, mo précisé ki sa entité la inn vinn Central ‘Waste’ Authority. Mo anvi kone aussi kifer ek lor ki kriter inn nomme Hans Marguerite à la tête de la NEF (National Empowerment Foundation). Ki salaire zot gayne ek kifer inn place zot laba ! », s’interroge Rajesh Baghwan.
Commentant le jugement du ‘Privy Council’ concernant la contestation de Suren Dayal, candidat déchu lors des élections législatives de 2019 dans la circonscription numéro 8, Rajesh Baghwan a déclaré : « Eski ou pensé sa jugement la pu change kitsoz dans la vie bann mauriciens ? Ou pensé sa 5000 T-Shirt ki Pravind Jugnauth inn pass commande pour al fer défilé lundi la pou change kitsoz ? Zot pe prévoir enn grand manifestation dime la. A travers l’île ou pu trouv chatwa la. » Le vétéran est convaincu que seules les élections générales pourront libérer le pays des griffes de Pravind Jugnauth. « Le pays a besoin d’un nettoyage en profondeur », maintient-il. Selon lui, la carte communale que veut jouer le Premier ministre ne fonctionnera pas, car l’exaspération du peuple transcende les barrières religieuses et ethniques. Le député mauve dit être confiant sur le fait que l’alliance PTr-MMM-PMSD a été plébiscitée par le peuple.
« Mo seul député kinn élu 9 foi dan mem circonscription ek mem parti, mo kone ki mo pe dir ou. Sa élections ki pe vini la pu enn Bis 1995. Sann fwa la, Navin Ramgoolam, Paul Bérenger et Xavier Luc Duval pou met Jugnauth fils deors ! », lance-t-il.
Richard Duval : « On ne lâchera rien ! »
Le député du PMSD (Parti Mauricien Social-Démocrate), Richard Duval, dit aborder cette rentrée comme la dernière ligne droite avant les élections générales. « On a bien préparé nos questions et nous serons en consultation au bureau du Leader de l’Opposition ce lundi pour coordonner la marche à suivre. Que la population se rassure, on ne se laissera pas marcher sur les pieds. ‘Enough is Enough’ avec ce Speaker de l’Assemblée nationale. Nous serons très agressifs dans notre approche, et nous affronterons ce rempart qui est devant nous. On ne lâchera rien », assure-t-il. « C’est le pire Parlement que ce pays ait eu. Notre image à l’internationale a été ternie par les agissements de ce Speaker ! », ajoute le député bleu.
