Variole du singe : Dr Shameem Jaumdally : « Elle ne doit susciter aucune inquiétude pour l’heure »

  • La vigilance doit toutefois être de mise du côté des autorités de santé

Trois cas suspects de la variole du singe (‘monkey pox’) ont été décelés à Maurice le 1er juin, selon une annonce faite le lendemain par le ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal. Les trois personnes ont été mises sous observation. Des échantillons ont été envoyés en Afrique du Sud à des fins de test. À l’heure où nous mettions sous presse hier, les résultats n’étaient pas encore connus. Des protocoles ont été élaborés en ce qui concerne les entrées à l’aéroport et au port, ainsi que pour le traitement des personnes atteintes de cette maladie.

Le virologue Shameem Jaumdally, basé en Afrique du Sud, nous éclaire sur cette maladie. Ce dernier nous explique que la variole du singe est une maladie causée par un virus qui est transmis par des animaux infectés, le plus souvent des rongeurs. Mais il affirme que ce n’est pas une nouvelle maladie, car elle existe depuis fort longtemps. Cette maladie est originaire de l’Afrique. Sa propagation a pris de l’ampleur sur le plan mondial parce que de nombreuses personnes ont voyagé de l’Afrique vers d’autres destinations.

Doit-on s’inquiéter ?

Le Dr. Jaumdally tient à rassurer les Mauriciens qu’à ce stade, cette maladie ne doit pas susciter trop d’inquiétude. Qui plus est, le risque d’attraper la variole du singe est relativement minime, et cette maladie a un taux de mortalité assez faible, selon le Dr. Shameem Jaumdally. En ce qui concerne les trois cas suspects qui ont été décelés à Maurice, il affirme même qu’il est fort possible qu’ils aient été infectés par quelque chose d’autre, mais qu’il faudrait attendre les résultats de l’Afrique du Sud pour en être certain.

Néanmoins, les autorités concernées, dont le ministère de la Santé, doivent prendre des dispositions pour veiller à ce que la situation ne s’aggrave pas dans l’avenir, dit-il. Selon le virologue, le dispositif de surveillance à l’aéroport et au port doit être sur le qui-vive afin d’empêcher toute propagation de la maladie.

Y a-t-il des précautions à prendre à ce stade ? Le virologue nous indique que nous ne sommes pas encore arrivés au stade où nous devons nous prémunir contre cette maladie. « Je réitère que les trois cas suspects ne sont pas encore des cas confirmés. Si jamais il y a des cas confirmés à Maurice, c’est à ce moment-là que nous devons prendre les précautions nécessaires pour nous protéger », explique-t-il. « Cette maladie n’est pas comme la covid-19, où il y avait des raisons de s’inquiéter. La vie continue et ce n’est pas le moment de se tracasser de ce virus », insiste-t-il.

Hors-texte

Les symptômes de la variole du singe

La phase d’incubation de la variole du singe peut durer de 5 à 21 jours. Les premiers symptômes débutent par une fièvre qui peut durer entre 1 et 3 jours. Cette fièvre est accompagnée par de maux de tête, de gonflements, de douleurs dorsales, de douleurs musculaires, une apathie généralisée et la fatigue. Selon le Dr. Shameem Jaumdally, les symptômes sont similaires à ceux d’une grippe ou d’une fièvre saisonnière. « Ces symptômes primaires sont typiques d’une infection virale, et c’est après une ou deux semaines que la maladie proprement dite se manifeste », explique-t-il.

Des lésions se développent alors sur tout le corps du patient, qui finiront éventuellement par s’en aller. La maladie dure au total entre deux et quatre semaines.