Vent de changement

La foule a répondu présente à Mare d’Albert, vendredi soir, pour la première sortie publique de l’alliance PTr-MMM-PMSD. Cette démonstration de force est significative. Car l’événement n’était pas tenu dans l’une des cinq villes, où ces trois partis ont une assise certaine, et raison pour laquelle les élections municipales ont été renvoyées, mais bien dans une région rurale où le gouvernement MSM a puisé sa force durant ces dernières années. Elle est donc synonyme du début d’un vent de changement dans le pays. Ce changement, on l’a aussi noté dans le ton des trois leaders. Ils ne se sont pas contentés de focaliser sur les attaques contre leur adversaire principal. Ils ont parlé de leurs convictions et de leur engagement pour rompre avec le système actuel, ponctué par le népotisme, la corruption, le non-respect des institutions, et le manque d’éthique et de professionnalisme. Un pacte verbal à ce stade, mais qui, on l’espère, se soldera par un manifeste électoral convaincant et innovateur.  

L’alliance PTr-MMM-PMSD a passé le premier test de l’adhésion. Mare d’Albert en est la preuve. À partir de là, elle doit ratisser large. Les choses devraient s’accélérer dans les jours et les semaines à venir. La nouvelle alliance a promis d’occuper le terrain « pouce par pouce ». Ce qui est salutaire. Puisque la population ne demande qu’à ce qu’on l’écoute, qu’on la soutienne, qu’on lui redonne de l’espoir. Surtout face à un gouvernement sourd, arrogant, mafieux, incompétent, qui ne répond plus à ses aspirations et ses ambitions. D’ici les prochaines élections donc, le PTr-MMM-PMSD devra, au-delà de ses bonnes intentions, convaincre l’électorat de son engagement à changer le destin du pays et de la nation mauricienne. Il lui faudra le rassurer quant à l’avènement d’un nouveau souffle qui lui permettra de respirer, de manger à sa faim et de vivre de nouveau. Il lui faudra apaiser la crainte de notre jeunesse mauricienne quant à leur avenir au pays, en mettant un frein à l’exode de nos jeunes professionnels.

Les leaders, Navin Ramgoolam, Paul Bérenger et Xavier Duval, ont ainsi rendez-vous avec l’histoire. En concrétisant une alliance à trois, malgré les sacrifices en termes de tickets et autres, ils ont déjà prouvé leur sincérité à vouloir reconstruire le pays. Ils seront éventuellement jugés sur le patrimoine qu’ils laisseront aux générations futures. Ils ont donc une lourde responsabilité sur les épaules. Et cela commence dès maintenant, en engageant un pacte avec le peuple.