Les plaisanciers : « On nous mène en bateau ! »
Dans nos récentes éditions, nous avions fait état qu’un an après le naufrage du Wakashio, survenu en juillet 2020, les plaisanciers de Trou D’Eau Douce attendaient toujours la compensation qui leur avait été promise. Nous avions aussi fait état d’une rencontre en juillet 2021 entre les officiers de la Tourism Authority et les représentants des plaisanciers, où on les avait assurés que leur requête pour une compensation avait été approuvée, et qu’ils allaient la toucher incessamment. Or, c’était trop beau pour être vrai…
« Zot pe amene nou en bateau… », fustige les plaisanciers de Trou D’Eau Douce, qui sont au bout du rouleau et qui commencent à perdre patience.
Comme annoncé par le gouvernement, ils devaient recevoir une indemnisation suite à l’échouage du vraquier Wakashio, survenu en juillet 2020. Mais malgré plusieurs requêtes adressées à la Tourism Authority, ils sont toujours en attente.
Sollicité durant la semaine écoulée, Jean-Alain Franchette, le porte-parole des plaisanciers, nous explique que le mois dernier, il avait eu une rencontre avec le directeur de la Tourism Authority, Lindsay Morvan, et que ce dernier avait affirmer que le dossier avait déjà été transmis au ministère responsable pour les procédures de remboursement.
Or, Jean-Alain Franchette déplore que les plaisanciers au nombre d’une vingtaine attendent toujours de voir la couleur de cet argent. « Ene parti fine gagn zot lettre mais ziska zordi pas finn gagne kass… », lance le syndicaliste. Pour Jean-Alain Franchette, il est « inadmissible » que le gouvernement fasse preuve d’une telle léthargie et d’être aussi indifférent au sort des plaisanciers jusqu’ici. « Nou nepli koner ki laporte pou ale taper pou gagn nou kass… », dénonce Jean-Alain Franchette, visiblement extenué.
En outre, le ‘Wage Assistance Scheme’, d’un montant de Rs 5 200, n’a toujours pas été payé à certains plaisanciers. Selon Jean-Alain Franchette, il avait été annoncé que les plaisanciers continueront à recevoir ce montant jusqu’à fin septembre 2021, vu qu’ils n’avaient pu opérer durant le confinement
Qui plus est, la réouverture des frontières n’a pas été une aubaine pour les plaisanciers. En effet, avec le froid hivernal, les clients boudent les sorties en mer. Raison de plus pour les plaisanciers de dépendre de cette compensation et du WAS.
Nous nous tournons vers les plaisanciers. Jeremy Mike Roussety n’a pas reçu de compensation jusqu’ici. Selon lui, les officiers de la Tourism Authority lui ont demandé de soumettre un affidavit et que ce n’est qu’à partir de là que l’argent sera décaissé. Jeremy Mike Roussety nous explique qu’il ne peut pas se permettre de s’offrir les services d’un homme de loi pour rédiger l’affidavit. «Cela fait un bon moment que nous n’avons pas travaillé. D’ou viendra l’argent pour les documents légaux ? Je n’ai pas de travail, et j’ai deux enfants à nourrir. Je garde toujours l’espoir qu’on aura cette compensation », avance le jeune homme, accablé.
Thierry Adeline, un autre plaisancier, s’insurge contre le fait que les autorités ne font rien. « Cela fait un long moment que nous attendons ce qui nous est dû. Nous ne savons plus quoi faire. Comment allons-nous faire pour nourrir nos familles ? », fustige-t-il.
Thierry souligne qu’auparavant, on ne demandait pas d’affidavit en ce qui concerne les demandes de remboursement. Il se demande bien pourquoi aujourd’hui, les autorités leur imposent cela avant qu’ils soient indemnisés.
