Arrivée des travailleurs indiens à Maurice : Un « unsworn affidavit » entendu en cour

Le juge-en-chambre a rejeté la demande de l’avocat Rooben Mooroongapillay et du Dr. Vinaigum Veeraragoo. Ces derniers voulaient obtenir une injonction intérimaire contre le gouvernement de Maurice afin qu’il interdise l’arrivée imminente de plusieurs travailleurs indiens qui devait venir travailler sur le chantier du Metro Express.

Pour eux, la décision du gouvernement d’autoriser ces travailleurs indiens à fouler le sol mauricien était « irrationnelle », vu la situation qui prévaut en Inde avec la covid-19. L’État mauricien, le Premier ministre, le ministre de la Santé et le Passport & Immigration Office (PIO), entre autres, avaient été enjoints comme défendeurs. Le représentant de l’OMS et Larsen & Toubro, l’entrepreneur responsable des chantiers du Metro Express, avaient été enjoints comme codéfendeurs.

Les requérants avaient mis en avant le fait qu’une nouvelle variante du coronavirus circulerait en Inde, une variante apparemment résistante aux vaccins et indétectable au test PCR. Cette variante serait très contagieuse, et elle provoquerait actuellement un très fort taux de mortalité dans la Grande péninsule. Ils craignaient que des travailleurs étrangers contaminés n’apportent ce virus à Maurice.

Toutefois, le juge  Narain devait, dans un arrêté en date du 28 avril, refuser d’émettre une quelconque injonction. Les raisons avancées par le juge :

  • Les requérants n’ont pu démontrer qu’ils avaient un droit sous la Constitution ou sous toute autre loi qui requérait une quelconque protection de la Cour.
  • La nature de cette affaire relève de ‘public interest litigation’, un champ d’application du droit qui n’existe pas à Maurice.
  • En outre, la demande des requérants  démontre une certaine manque de clarté et de cohérence.

Notons aussi que cette affaire avait été entrée en cour avec un ‘unsworn affidavit’ vu la fermeture de services de greffe. Mais le juge, vu l’urgence de cette affaire, avait exceptionnellement décidé de l’entendre.