- « La BoM pourra-t-elle aujourd’hui donner la garantie que tous les clients de la Silver Bank retrouveront leur argent ? C’est ce que je veux savoir. Je veux aussi que le ministre des Finances vienne donner cette garantie à la population »
Dans l’entretien qui suit, le député et président du MMM, Reza Uteem, commente certains sujets d’actualité et évoque également les priorités de l’alliance PTr-MMM-PMSD.
Zahirah RADHA
Q : La démission de l’ex-ministre Vikram Hurdoyal semble avoir bousculé les échéances électorales. Comment la situation va-t-elle évoluer selon vous ?
La démission de l’ex-ministre Hurdoyal a effectivement chamboulé les plans du Premier ministre. Ce dernier affirmait auparavant que les élections générales pouvaient être tenues jusqu’à l’année prochaine. Or, les choses ont changé. Je le vois difficilement donner une élection partielle au no. 10 au risque de recevoir une raclée dans cette région rurale à la veille des élections générales. Raison pour laquelle je pense qu’on se dirige directement vers des élections générales. Celles-ci se tiendront probablement vers septembre ou octobre, puisque je pense que le PM dissoudra le Parlement quelques semaines après la présentation du dernier budget. Un budget diabète, qui sera synonyme de promesses et de freebies, pour essayer d’amadouer et d’endormir la population. Cela ne va pas marcher.
Q : Comment l’alliance PTr-MMM-PMSD se prépare-t-elle face à cette éventualité ?
L’alliance PTr-MMM-PMSD est bien rodée et poursuit son chemin. Il y a une bonne entente entre les dirigeants d’une part, et entre les activistes d’autre part. Les dirigeants nous ont demandé de descendre sur le terrain ensemble, et ce dans les 20 circonscriptions. Il y a aussi des événements qui sont à l’agenda, à commencer par la cérémonie du lever de drapeau qui est prévue pour ce mardi 12 mars à la place du Quai à Port-Louis. Il y aura ensuite le grand meeting du 1er mai devant la municipalité de Port-Louis. Des congrès et des réunions sont aussi prévus.
Q : Comment se passe donc l’entente sur le terrain ?
Il y a plus d’entente dans certaines circonscriptions que dans d’autres. La raison est simple. La liste des candidats n’a pas encore été finalisée. Ce qui fait qu’il y a plusieurs candidats potentiels qui sont présents sur le terrain. Mais lorsque les élections s’approcheront, nous aurons une meilleure idée de ceux qui représenteront l’alliance PTr-MMM-PMSD. En fait, nous avons trop de candidats (rires). Il nous incombera de présenter la meilleure équipe qui soit non seulement pour remporter les prochaines élections, mais aussi pour diriger le pays par la suite.
Q : Le Parlement devra reprendre ses droits vers la fin de ce mois-ci. J’imagine que l’opposition a du pain sur la planche avec le nombre de scandales et la mauvaise gestion qui ont secoué le pays depuis les vacances parlementaires, n’est-ce pas ?
Après ce congé forcé de plus de trois mois, nous sommes impatients de retourner au Parlement. Nous interpellerons le gouvernement sur plusieurs dossiers, que ce soit au niveau national ou régional. Ma circonscription, par exemple, a été très affectée par le cyclone Belal. Beaucoup de maisons ont été inondées et plusieurs voitures ont été endommagées. Malgré l’état ‘total loss’ de ces voitures, les propriétaires n’ont pas eu la compensation qu’il fallait. Le gouvernement est responsable puisqu’il est incapable de gérer les catastrophes naturelles.
Les inondations à Port-Louis étaient prévisibles. Neuf ans après celles de 2013, le gouvernement n’a rien fait pour réduire les risques. Les drains sont bouchés, faute d’avoir été nettoyés. Les éboueurs ne sont même pas équipés pour soulever les slabs et nettoyer en-dessous. Il faut, comme il y en a ailleurs, des robots automatiques pour nettoyer les ponts et les drains. La municipalité de Port-Louis, comme les autres aussi j’en suis sûr, n’a pas d’équipements et les overtimes sont bloquées. Cela relève d’une mauvaise gestion. Résultat : on en a vu avec le cyclone Belal.
Q : Vous étiez aux côtés des marchands du Ruisseau du Pouce durant la semaine écoulée pour les soutenir contre la décision de la municipalité de Port-Louis. Celle-ci a-t-elle trouvé des solutions jusqu’ici ?
Mettons les choses en perspective. Les marchands que j’ai rencontrés en plusieurs occasions ne sont pas contre le fait de quitter le Ruisseau du Pouce. Tout ce qu’ils réclament, c’est que la municipalité leur octroie une place où ils peuvent travailler en payant la même location, soit Rs 500. La municipalité, il faut savoir, leur a demandé de travailler au Victoria Urban Terminal (VUT) contre une location de Rs 4000. Ce qui est révoltant, c’est que le ministre de tutelle a lui-même confirmé au Parlement qu’un étage entier du VUT sera libéré parce que les marchands ont rendu leurs échoppes, faute de travail. La municipalité de PL aurait dû trouver d’autres places pour accommoder ces marchands, soit à la Garden Tower par exemple, ou ailleurs, pour qu’ils puissent gagner leur vie honnêtement.
Quant à la destruction des infrastructures se trouvant sur le pont, il faut le faire si cela aide à l’évacuation des eaux. Mais cela ne servira à rien de détruire les échoppes au Ruisseau du Pouce et pas le bâtiment abritant KFC et le parking privé, comme recommandé dans le rapport du Fact Finding Committee. Si bizin crazé, bizin craze partout. Or, le lord-maire affirme qu’il lui faut négocier avec ces gros commerçants. C’est incroyable ! Pourtant, la loi est claire. Si le terrain sur lequel se trouve ce bâtiment appartient à l’État, le gouvernement doit reprendre le bail. Si c’est un terrain privé, le gouvernement doit faire une ‘compulsory acquisition’ sous la ‘Land Acquisition Act’. Le Lord-maire ne peut pas être l’otage du gros capital.
Q : La Silver Bank a été mise sous conservatorship. Pensez-vous que cette situation aurait pu être évitée si la BoM avait assumé ses responsabilités comme il se doit ?
C’est un énorme scandale ! Pour commencer, la Silver Bank, qui a repris les activités de Banyan Tree Bank, n’aurait jamais dû obtenir de licence. D’ailleurs, selon mes renseignements, la Banque de Maurice (BoM) était elle-même réticente à octroyer cette licence, étant donné que les promoteurs n’avaient aucune expérience bancaire. Il a aussi eu un jugement en Angleterre concernant un certain Gupta. La banque centrale ne peut donc pas plaider l’ignorance. Je tiens aussi à rappeler que le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, a refusé de dévoiler les ‘beneficial owners’ de cette banque au Parlement.
En tant qu’avocat, j’ai personnellement écrit à la banque centrale au nom de mes clients depuis plusieurs mois pour l’informer que ces derniers n’étaient pas autorisés à effectuer des retraits. Ce qui démontre clairement qu’il y a un problème de liquidités au sein de cette banque. Pourquoi n’a-t-elle pris aucune action ? Pourquoi la BoM a-t-elle donné une licence bancaire à Silver Bank et l’a ensuite laissé opérer alors qu’elle était dans une situation d’insolvabilité ? Sans compter qu’il y a aussi eu un rapport d’un auditeur interne qui a fait état de malversations et de pratiques frauduleuses. Mais la BoM a continué à fermer les yeux, sans prendre de sanctions.
Q : La BoM a donc laissé perdurer cette situation ?
Définitivement ! La BoM pourra-t-elle aujourd’hui donner la garantie que tous les clients de la Silver Bank retrouveront leur argent ? C’est ce que je veux savoir. Je veux aussi que le ministre des Finances vienne donner cette garantie à la population.
Q : Il est resté plutôt tranquille sur ce dossier…
J’ai eu l’occasion d’interviewer certains responsables des municipalités de Port-Louis et de Curepipe dans le cadre du rapport du PAC. Ces deux municipalités avaient déposé des fonds à l’ex-Banyan Tree Bank. Elles voulaient retirer leur argent de cette banque, mais le ministère des Finances les a mises en garde contre cette décision, arguant qu’elles risquaient de tout perdre. Les officiers et le ministre des Finances peuvent-ils aujourd’hui donner la garantie que ces collectivités retrouveront leur argent ? Ce n’est pas tout. Des ‘special funds’ à coup de milliards de roupies avaient également été déposés à la Silver Bank. J’avais d’ailleurs soulevé cette question au Parlement parce que ce dépôt enfreignait les règlements du ministère des Finances lui-même qui préconisait que les excédents d’argent doivent être placés comme des bons du trésor auprès de la banque centrale. Or, dans certains cas, cet argent avait été placé à la Silver Bank.
Il coule de source qu’une fois au gouvernement, il nous faudra faire toute la lumière sur cela. Mais encore une fois, ce n’est pas tout. Même post-conservatorship, il y a anguille sous roche. Parmi tous les comptables compétents qu’il y a à Maurice, le gouvernement n’a choisi de nommer que l’associé de Star Hajee Abdoula, qui est le blue-eyed boy de Pravind Jugnauth. Ce dernier, rappelons-le, est aussi chairman d’une banque commerciale, soit la SBM.
Q : Ce qui sous-entend qu’il y a un conflit d’intérêts…
C’est évident qu’il y en a un. Un partenaire s’occupera donc de la SBM et l’autre de la Silver Bank. Lakwizinn rode met zis so dimoune partout. Ce qui démontre l’état d’esprit de ce gouvernement.
Q : En parlant de blue-eyed boy, Ken Arian a démissionné du conseil d’administration d’Air Mauritius, mais il reste le CEO d’Airport Holdings Ltd (AHL). Il semble qu’il y a quelque chose qui ne tourne pas rond, surtout après la mauvaise gestion de la compagnie d’aviation nationale ces derniers temps. Qu’en pensez-vous ?
Cela me brise le cœur de constater ce qu’Air Mauritius est devenu. Cette compagnie était jadis la fierté nationale et je me faisais un point d’honneur d’y voyager autant que je peux. Lors d’un déplacement au Singapour pour des raisons médicales il y a deux semaines de cela, le siège qui se trouvait à côté du mien était hors service. Du jamais-vu ! Pendant la Covid-19, Air Mauritius a vendu tous ses avions neufs et aujourd’hui, elle est contrainte de louer de vieux avions. Tout le personnel qualifié a été mis à la porte et désormais, il n’y a plus personne d’expérience pour y travailler. Et pourtant, la MIC a injecté plus de Rs 20 milliards dans Airports of Mauritius. Cette situation est préoccupante.
Pour corser l’addition, la compagnie est rongée par une guerre de clans. Il faut des personnes compétentes pour diriger des compagnies nationales qui ont des intérêts nationaux. J’ai ri un bon coup lorsqu’un journaliste m’a dit que Ken Arian a démissionné cause de la mauvaise gouvernance. Sa nomination elle-même relève de la mauvaise gouvernance. Idem pour les nominations sur le board. Ce sont tous des protégés de Lakwizinn. Si au moins Lakwizinn ti met dimoune ki kone cuit manzé, ti pou gagne résultats.
Q : Justement, quelles seront les priorités de l’Alliance PTr-MMM-PMSD en termes de programme gouvernemental, outre celles déjà annoncées ?
Il y a un comité qui y travaille sous la présidence de Xavier Luc Duval, et dont je fais partie. Nous avons eu beaucoup de suggestions de la part des membres de nos partis, mais aussi de la population qui a répondu présente à nos appels. Nous avons déjà annoncé cinq mesures phares, notamment pour la révision du fonctionnement du Parlement et la mise sur pied d’un Appointment Committee pour les nominations. Quant à la pension de vieillesse, nous assurons à nos aînés qu’elle ne sera pas en-dessous de Rs 13 500, contrairement à ce que le gouvernement veut faire croire. Elle sera peut-être à plus que Rs 13 500, mais pas moins. La loi sur la ‘Financial Crimes Commission’ (FCC) sera aussi révoquée. C’est une machine à blanchir les membres du gouvernement qui sont sujets à des enquêtes de l’ICAC. Et finalement, les jeunes seront exemptés de l’income tax pendant une période de dix ans, soit jusqu’à l’âge de 28 ans. D’autres mesures phares seront annoncées en temps et lieu.
Q : N’y a-t-il pas une surenchère en ce qu’il s’agit de la pension de vieillesse ?
La pension de vieillesse ne sera pas un point déterminant pour les prochaines élections. Comme je l’ai dit, nous l’augmenterons autant que possible. Mais il y a aussi d’autres mesures qu’il faudra prendre en faveur des retraités. En dépit de l’augmentation de la pension, les retraités n’ont pas plus d’argent parce que le coût de la vie a augmenté et le prix des médicaments a pris l’ascenseur. Il faudra réduire leurs prix.
Si l’acquisition des médicaments se faisait comme il faut dans les hôpitaux, la plupart des pharmacies privées auraient fait faillite. Or, certains médicaments sont achetés en grande quantité, au risque d’être jetés par la suite alors que d’autres ne sont pas achetés en quantité suffisante. Cette situation est tolérée depuis des années puisqu’elle permet d’allouer des contrats aux proches du régime à un prix fort et en passant sous l’emergency procurement. Il faut donc y mettre de l’ordre. Et en cas de pénurie de certains médicaments dans les hôpitaux, le gouvernement doit prendre en charge ce coût, en venant avec une forme d’aide financière.
Il faudra aussi libéraliser l’importation des médicaments, en permettant l’importation parallèle. Les gros importateurs de certains produits pharmaceutiques font la pluie et le beau temps puisqu’ils sont en situation de monopole. Même si la marge de profit est contrôlée, des façons existent pour augmenter le prix d’achat, notamment à travers le re-invoicing. Avec l’importation parallèle, il y aura une plus grande compétition et le prix des médicaments baissera. Ce sont des mesures que le gouvernement aurait dû prendre, mais il ne l’a pas fait parce qu’il est l’otage d’une clique. On a vu d’ailleurs comment il a toléré que la mafia opère durant la Covid-19.
Q : Le coût de la vie est un sujet préoccupant. Que préconisez-vous pour stabiliser la valeur de la roupie qui contribue aussi au coût élevé de la vie ?
La valeur de la roupie dépend de l’offre et de la demande. Pour augmenter l’offre de la roupie, il faudra exporter davantage. Pour cela, il faudra donner des incitations, notamment en développant de nouveaux secteurs porteurs qui nous permettront d’avoir des rentrées en devises. Le secteur portuaire, par exemple, mérite d’être redynamisé. C’est un crime ce qu’il est devenu aujourd’hui. Rien n’a été fait depuis 2014 pour l’améliorer et pour le rendre plus compétitif. Ce n’est pas une coïncidence si Air Mauritius et le port tombent tous les deux sous la tutelle du Premier ministre, Pravind Jugnauth. Cela dépeint l’incompétence qui existe à la tête du gouvernement.
Le secteur portuaire sera un secteur clé dans notre développement stratégique une fois qu’on sera au gouvernement. Pour que Maurice devienne un hub, il faudra attirer les gros opérateurs pour qu’ils fassent leurs transbordements chez nous. Et à partir de chez nous, des navettes pourront prendre le relai pour aller jusqu’aux ports africains, dont Nairobi, Djibouti et même l’Afrique du sud. Cela permettra non seulement le développement de notre secteur portuaire, mais aussi des secteurs auxiliaires, comme les banques, les compagnies d’assurance, les courtiers et le ravitaillement, entre autres. C’est tout un écosystème qui se développera autour du port.
Q : Il y a le programme électoral d’un côté et de l’autre, il y a aussi le vœu de l’électorat qui cherche un renouveau politique. Comment l’alliance PTr-MMM-PMSD compte-t-elle concilier les deux pour répondre aux exigences de l’électorat ?
Nous formerons le prochain gouvernement et il comptera un bon dosage de jeunes et de personnes d’expérience. On ne peut pas mettre tous nos ainés au placard, puisqu’ils ont une certaine expérience et maturité que les jeunes n’ont pas. En même temps, il nous faut des jeunes pour plus de dynamisme, de nouvelles idées et d’innovation pour le progrès du pays. Les trois leaders que sont Navin Ramgoolam, Paul Bérenger et Xavier Luc Duval sont bien conscients de cette responsabilité et ils ne rateront pas leur rendez-vous avec l’histoire. Comme je vous l’ai dit, la liste des candidats n’a pas encore été finalisée mais au moment venu, je n’ai aucun doute qu’il y aura une bonne dose de jeunes comme candidats.
Q : Le Premier ministre est particulièrement actif sur le terrain ces derniers temps. Pouvez-vous garder le même rythme ?
Je dirai plutôt que le Premier ministre ne rate aucune occasion pour abuser des fonds publics – auxquels nous contribuons – pour faire des campagnes politiques partisanes, comme cela a été le cas avec la journée internationale de la femme. Il n’a, par contre, rien dit sur Mme Kistnen, ou sur cette jeune femme qui avait été arrêtée et détenue pour avoir partagé un post humoristique, ou encore cette autre femme arrêtée également à cause de ses publications sur les réseaux sociaux (ndlr : Rachna Seenauth et Fariha Ruhomally respectivement). La police a agi de façon démesurée et dominère contre ces femmes et le Premier ministre n’a rien trouvé à dire. Il n’a pipé mot non plus sur les cas des enfants qui vivent dans des shelters qui ne fonctionnent pas. Tout ce qu’il a fait, c’est de tenir des discours politiques.
Q : Le gouvernement dispose de pas mal de logistiques et de ressources financières qu’il mettra sans doute à contribution lors des prochaines élections, comparé à l’opposition qui a des ressources limitées. Êtes-vous confiant que l’électorat saura faire la différence entre ce que le gouvernement va offrir et ce que vous proposez ?
Vous avez raison de dire qu’il ne faudra pas sous-estimer le pouvoir de l’argent. Le MSM en a beaucoup, d’autant que ses alliés ont fait le plein de contrats. Zot ena enkor plis larzan ki 2019. Je pense néanmoins que les Mauriciens ont suffisamment de maturité pour faire le bon choix. Je n’ai aucun doute que l’alliance PTr-MMM-PMSD remportera une belle victoire. Mais ce qui me préoccupe davantage, c’est le travail qu’on devra faire après les élections. Il nous faudra attirer les meilleures compétences pour les postes à responsabilités. Il nous faudra prévenir l’exode des jeunes à travers la méritocratie et l’égalité des chances. Sa ti kas ki l’électorat pou gagné avec MSM la, li pa pou pèse lourd par rapport à l’espoir ki li pou met dans l’alliance pou ene nouveau départ vers la prospérité économique kot zot tou pou kapave respirer librement et vivre démocratiquement.