L’‘Environment Protection (Control of Single Use Plastic Products) Regulations 2020’ qui interdisent les produits en plastique non-biodégradables à usage unique, est entré en vigueur le 15 janvier 2021. Si on peut saluer là une mesure qui aura un effet bénéfique sur l’environnement à long terme, on peut en revanche décrier l’application de cette loi trop soudainement, sans de soucier de son impact sur les personnes qui dépendaient du plastique pour faire rouler leur entreprise. En effet, beaucoup d’entrepreneurs et de commerçants font face à de grandes difficultés. Nous nous sommes tournés vers une femme entrepreneure pour savoir comment elle fait face à cette interdiction.

Taslima Ramjaun, entrepreneure depuis trois ans,  prépare des achards à base de tamarin et de limons, qu’elle revend directement à des particuliers. Une petite affaire florissante qui marchait bien grâce à Facebook. Cette mère de deux enfants, âgés de trois et de six ans, est le seul gagne-pain de sa famille, et loue une maison à Union Park avec un loyer mensuel de Rs 3 500. Normalement, elle confectionnait ses achards et les plaçaient dans des pots en plastique, avec des couvercles également en plastique. « Je plaçais les achards dans des pots de 350 ml ou de 450 ml ou encore de 500 ml, et chacun avait son prix », dit Taslima. Mais depuis l’interdiction des certains produits en plastique, Taslima fait face a une difficulté majeure. Elle a pris connaissance des amendes prévues et ne tient pas à être en infraction avec la loi.

En effet, tous ceux qui sont en possession, qui utilisent, qui revendent, qui importent, ou qui fabriquent tout produit plastique non-biodégradable à usage unique seront passibles à de fortes amendes. Pour les personnes qui ne font qu’utiliser ces produits, les amendes ne dépassent pas Rs 2 000. Pour tout autre délit subséquent, le contrevenant sera passible d’une amende ne dépassant pas Rs 5 000.  En outre, toute personne qui va à l’encontre ces ‘Regulations’ d’une autre façon, sera passible d’une amende ne dépassant pas Rs 25 000.

Depuis une semaine, Taslima Ramjaun a dû placer ses achards dans des pots bio, en carton. Ce qui fait qu’elle ne peut y mettre de l’huile,  chose qui n’est pas du goût de certains clients qui veulent leurs achards mijotant dans l’huile. « Zot pas envi kan zot arriv lakaz ki zot pou bizin ajoute de l’huile. Zot pou dire ki zot déjà pe payer pou de l’huile », indique-t-elle. Taslima Ramjaun effectue ses livraisons un peu partout à travers le pays et doit prendre l’autobus à deux ou trois reprises par jour. Quand elle arrive chez ses clients,  « Pot carton la fini percer », même si elle n’y met pas d’huile. Il sera ainsi difficile à cette femme entrepreneure de trouver d’autres conteneurs qui conviendraient à son affaire.

Taslima Ramjaun nous explique qu’elle n’est pas la seule à se retrouver dans cette situation. « Il aurait fallu laisser plus de temps aux commerçants pour qu’ils puissent trouver des produits de substitution et s’y adapter  », affirme-t-elle.