En dépit d’avoir été black-listed

Comment une maison de retraite peut-elle être gérée par quelqu’un qui a déjà été blâmé dans le passé pour maltraitance envers de vieilles personnes? Là encore, nous sommes étonnés de voir l’incapacité et l’impuissance des autorités. Le dimanche 9 octobre 2016, Rozida Houjee fait parler d’elle pour un cas de maltraitance dans un hospice à Palma. L’article, dans notre édition  de cette date, faisait référence à cette femme qui opérait un abri temporaire à Palma pour les personnes âgées. Elle avait été accusée par beaucoup de personnes pour maltraitance, et cela depuis 2013. Cette fois-ci c’est à Plaine-des-Papayes qu’elle a décidé d’ouvrir une maison de retraite, qui opère toujours dans l’illégalité. 

Sharone Samy

La Muslim Charitable Orphanages Association existe depuis 2015. Sa présidente n’est nulle autre que  Rozida Houjee. Cette dernière avait décidé d’ouvrir un abri pour vieilles personnes en 2017 à Plaine-des-Papayes afin « d’aider son prochain », selon ses dires. Hélas, cette maison de retraite à l’allure louche a fini par montrer son côté sombre. Les huit pensionnaires habitant cette maison de retraite sont victimes de maltraitance du matin au soir. C’est ce qu’affirment les voisins et les personnes habitant la localité. Cette nouvelle s’est même répandue jusqu’à la mosquée de la région.

Toute cette affaire prend de l’ampleur suite au cas du père d’Akmez Damree, un habitant de Vale, qui était pensionnaire de la  maison de retraite. Il aurait été victime de maltraitance de la part des fils de Rozida Houjee. Depuis l’incident, Akmez a pris cette affaire au sérieux. Son père, qui d’habitude est très bavard, s’est muré dans un véritable silence. Inquiet par cette situation, Akmez décide de l’emmener chez un médecin, où il finira par se rendre à l’évidence que son père a été battu à maintes reprises. « Son corps était recouvert de blessures et de bleus », nous dit-il. Peu après l’incident et les plaintes des voisins, l’association ‘familiale’ a décidé de renvoyer les vieilles personnes chez elles car elle n’avait pas le permis requis.

Lorsque nous nous rendons à Plaine-des-Papayes, un dénommé Fhadeel, qui nous ouvre la porte, nous déclare que Rozida Houjee n’est plus la présidente de l’association car elle est connue non seulement pour maltraitance mais aussi pour abus. « Li prend bane grand dimounes la zot carte pension, li pas render », nous dit-il. L’accès à l’intérieur nous est refusé, car un dénommé Ibrahim, qui serait le responsable des lieux, n’est pas présent.

Alors que nous repartons, nous sommes approchés par une voisine, qui, elle, nous donnera une toute autre version. Elle nous dira que c’est Rozida Houjee et son mari qui géraient la maison de pension. Les cas de maltraitance sont très fréquents, nous dira la voisine : « Gramatin boner fer bane grand dimounes la nettoye la cour, met linz sec, ek ale la boutique asoir. Ene gramatin, nu tand kriyer, lerla nu truv pe bater, zot fer dominer ar bane rezidants sa home la », nous dit-elle.

Sollicitée pour une réaction, Rozida Houjee affirme que tout ceci est faux : « Mo ti fer petition ek mo ti dir mo ti pe ouvert sa home la, zot tou ti dakor, aster zot pe dire mo bat dimounes. Foss sa, la polis ine deza vini ek geter, mais pena nanier illegal, ek mo enkor presidente sa l’association la. Tousala bane rumeur inutile », martèle cette dernière.

Le dénommé Ibrahim, joint au téléphone, nous dira que toute cette affaire n’est que pur mensonge et menace même de se tourner vers la justice : « Ena bouku denonciations ki pe fer, ek mo met en garde contre tou seki mo pe tander la », dit-il. La voisine en question nous dira qu’il a une mauvaise réputation, étant un repoussant et grotesque. « Li menas tout dimoune. Letemps nous ale dir zot bater, li dir li kone la loi, li ena dimounes dans so la main ek li koner ki bizin fer. » Par peur de représailles, beaucoup ont préféréne ne rien dire, « pou evite gagn lamerdma ».

Le propriétaire du bâtiment, un dénommé Mamade Nohur, nous affirme qu’il aurait reçu diverses complaintes concernant les cas de maltraitance : «  Ti ena dimoune ine vine dir moi sa, mone dir zot ale get sécurité sociale, li pas mo probleme pou mo ale geter ki dimoune la pe fer, mo pas senti moi concerner parski mo pe zis louer sa ar dimounes la, aster bane autorité bizin fer zot travay », déclare ce dernier.

L’affaire a été référée au ministère de la Sécurité sociale. Selon une source, des maisons de retraite comme celle-ci, il y en a beaucoup qui opèrent sans autorisation.

Rozida Houjee de nouveau sous les feux des projecteurs

En octobre 2016, Rozida Houjee se trouvait au centre d’une controverse pour maltraitance envers les personnes âgées à Palma, Quatre Bornes. Elle s’était défendue bec et ongles et s’auto – proclamait d’être une travailleuse sociale au service des sans-abri et des démunis .

En 2013 cependant , elle fut trouvée coupable d’avoir opéré illégalement une maison de retraite à Vacoas. En juillet 2015, elle entame des démarches pour ouvrir un ‘Benevolent  Canteen Adult  Shelter’ toujours avec pour objectif venir en aide aux vieilles personnes et aux sans-abri. Accusée de maltraitance à l’époque envers ces derniers par ses voisins, elle nous disait le 9 octobre 2016, être victime d’un complot.

Et voilà une fois encore Rozida Houjee qui revient au centre de l’actualité, cette fois – ci à Plaines des Papayes