Ces personnes qui ont été licenciées : Le Nouvel An du désespoir

Photo d'illustration

L’année 2021 n’a pas été facile pour de nombreux Mauriciens. Avec la pandémie, tout a été chamboulé, et plusieurs personnes ont perdu leurs emplois. Sans boni de fin d’année et sans salaire en ce mois de décembre, ces Mauriciens peinent à joindre les deux bouts, et ils pourront faire une croix sur les festivités. Mais ce qui leur peine le plus, c’est que leurs enfants ne recevront vraisemblablement pas de cadeaux du Père Noël. Pour eux, c’est l’impasse.

Brinda, 31 ans, une habitante de Beau-Bassin, nous explique que cela fait trois mois qu’elle a perdu son travail. Depuis, elle est à la recherche d’un autre emploi. En vain. Entretemps, elle ne sait pas quoi faire, et elle désespère de cette situation. Brinda travaillait comme femme de ménage dans une école avoisinante mais a été licenciée. Son mari travaille comme maçon et le couple a deux enfants, âgés d’un et de cinq ans. Pour elle, il est difficile de joindre les deux bouts en ce moment. Qui plus est, pour la Noël, elle ne pourra pas offrir de cadeaux à ses enfants. « Nou pa koner ki pou fer. Nou pa pou kapav mem donn nou bann zenfants cado Noël sa l’année-là. Li bien triste », souligne cette mère.

De son côté,Pablo travaillait comme skipper mais après le deuxième confinement, après avoir travaillé pendant 3 ans au sein d’une compagnie de plaisance pour transporter les clients à l’Ile-aux-Cerfs, il a été remercié et mis à la porte. Il ne s’attendait pas à une telle situation. Selon Pablo, il est devenu difficile, surtout avec la pandémie, d’avoir un emploi définitif. « Ena compagnie pe met dehors brite brite ek ou pa koner ki laporte ou pou ale taper », confie le jeune homme de 25 ans, père d’un enfant de 3 ans. Comme il est le seul gagne-pain de la famille, il nous explique que c’est encore plus dur pour lui. « Mo pe tracer mem, me si sa kontinuer, mo nepli koner ki pou fer», lâche-t-il d’un ton angoissé.

Deepti Pookun Lallchand, gérante de deux cantines scolaires tout en évoluant dans l’évènementiel, nous décrit son calvaire en ce moment. Vu que les établissements scolaires se sont mis en mode en ligne, elle a dû fermer boutique temporairement. Cela l’a grandement affecté, car elle comptait sur cette activité pour pouvoir se maintenir à flot. Elle essaie tant bien que mal d’organiser des événements comme des mariages ou des anniversaires. Mais avec la pandémie, plusieurs des événements qu’elle devait organiser, soit 17 au total, ont été annulés. « Tout a été chamboulé ces deux dernières années. La vie n’est plus la même qu’avant, et ce n’est pas facile de faire face à une telle situation. Jamais, je n’aurais pensé que notre pays allait connaître une telle crise », dit-elle. Ses économies se fondent comme neige au soleil alors que la situation n’est pas près de s’améliorer.