Affaire St. Louis : Les experts danois font parler les serveurs de PAD Co. Ltd

Développement de taille dans l’enquête sur l’affaire St Louis au courant de la semaine écoulée. Deux experts de la police danoise étaient à Maurice dans le cadre d’une formation des officiers de l’Independent Commission Against Corruption (ICAC), et parallèlement pour collaborer avec les Mauriciens dans cette enquête aux vastes ramifications. Et grâce à leur aide, plusieurs données qui avaient été supprimées sur les serveurs de la firme PAD Co. Ltd ont été récupérées, dont des noms des personnes qui avaient reçu des pots-de-vin.

Ces deux experts danois font partie du Centre national de cybercriminalité du Danemark, qui est une instance de l’Unité des délits graves de la police danoise. Ce centre est spécialisé dans la recherche, l’acquisition, le traitement et l’analyse des données.

Pendant leur visite, les deux officiers ont travaillé en étroite collaboration avec la ‘Forensic Departement’ de l’ICAC. Et cet exercice a permis une découverte de taille, lors de l’analyse du serveur saisi au siège de la compagnie PAD Co. Ltd. En effet, plusieurs données, qui avaient déjà été supprimées, ont pu être récupérées par les deux experts danois. Tout porte à croire que cela donnera une nouvelle dimension à l’enquête dans les jours à venir.

Les experts mauriciens n’avaient pas pu récupérer la totalité de ces données chez PAD Co. Ltd en 2020. Seule une partie des données avaient pu être récupérées cette année-là, permettant néanmoins à la commission anti-corruption de récupérer certains noms et certains « noms de code ». L’enquête de l’ICAC avait d’ailleurs révélé qu’il s’agissait de personnes qui avaient reçu de fortes sommes d’argents, soupçonnés d’être des pots-de-vin, concernant plusieurs projets, en particulier l’affaire St. Louis. À ce jour, l’ICAC a déjà procédé à plusieurs arrestations sous la ‘Prevention of Corruption Act’ (PoCA)

Pour rappel, le projet d’extension de la centrale thermique de St. Louis, au coût de Rs 4,3 milliards, avait été entaché par des graves allégations de pots-de-vin. C’est la Banque africaine de développement (BAD) qui avait alerté les autorités mauriciennes. Cette affaire avait même provoqué la révocation d’Ivan Collendavelloo comme vice-Premier ministre.

Cette enquête devrait en principe durer encore plusieurs mois, avant que le dossier ne soit soumis au bureau du Directeur des poursuites publiques (DPP).