Le pape François foulera le sol mauricien, demain lundi 9 septembre. Une date qui promet de marquer les esprits pour la postérité. Comme ce fut le cas pour la visite du Pape Jean Paul 11 en 1989. La visite papale revêt un caractère fort symbolique. L’Évêque de Rome et chef du Vatican et successeur de Saint Pierre, qui était pêcheur, donc d’origine très modeste. Il est le tout premier pape jésuite, mais aussi le premier pape argentin, issu de l’hémisphère sud, et le premier pape à avoir visité la péninsule arabique, soit les Emirats Arabes Unis, en février dernier.
C’est justement son background social et culturel qui fait de lui un humaniste hors-pair. Car il connaît ce que signifient la souffrance, la douleur, l’exclusion, l’injustice et la discrimination. C’est ce qui explique aussi son ouverture d’esprit et ses postures éminemment progressistes qui lui permettent de transcender toutes les barrières et les frontières des dénominations religieuses. Il est donc un fédérateur. Comme le démontre son message de réconciliation livré au Mozambique et repris à Madagascar.
Au Mozambique, pays africain classé parmi les plus pauvres, le souverain pontife, se tenant aux côtés de représentants chrétiens, hindouistes et musulmans, a su donner au peuple mozambicain une lueur d’espoir en l’appelant à construire la paix. « Restez unis, indépendamment de ce qui peut vous différencier. Rêvez avec d’autres, jamais contre les autres », leur a demandé le pape. Ce qui a mis du baume au cœur de ce peuple déchiré et tenaillé par les séquelles d’une guerre civile destructrice.
Ce message de paix et de fraternité, le chef du Vatican le livrera également à Maurice. Il est fort dommage que la visite papale chez nous ait été précédée par une polémique sur la campagne d’affiches initiée par le Collectif Citoyen Maurice Environnement. Un peu plus de tact de la part des responsables de cette campagne de sensibilisation nous aurait évité cette déconvenue. On ose aussi espérer que cette sainte visite ne sera pas utilisée à des fins partisanes, voire politiques. Dès le départ d’ailleurs, il y a bel et bien eu une tentative de récupération politique, l’annonce de la visite papale ayant été faite par le Premier ministre à l’hôtel du gouvernement à la place de l’Évêché de Port-Louis, comme cela aurait dû être le cas. Mais ne politisons pas.
L’éminent Pèlerin de la Paix, malgré ses 83 ans, nous a fait l’honneur d’être des nôtres en un jour spécial de pèlerinage, en une date hautement symbolique qui sert à honorer Jacques Désiré Laval, Apôtre de Maurice. Que les exemples et les messages de ces deux grandes personnalités religieuses fassent de nous indistinctement des hommes et des femmes de valeur guidés par leur humilité et leur amour du prochain.
