‘Breach of confidentiality clause’ : Sherry Singh risque d’être bientôt inquieté

« Atan ou pou gueté », avait prévenu le Premier ministre Pravind Jugnauth. La riposte, semble-t-il, ne se fera pas trop attendre, contrairement aux nouvelles révélations de Sherry Singh. Une semaine après les premières dénonciations de l’ancien CEO de Mauritius Telecom, Sherry Singh risque de connaître des revers et d’encaisser les premiers coups lancés par le gouvernement. C’est sous forme d’une accusation de « Breach of confidentiality clause » qu’il serait probablement bientôt inquiété. Car au moment de son entretien sur Radio Plus, il était techniquement toujours CEO de MT, sa démission n’ayant pas encore été entérinée par le conseil d’administration. Selon son contrat avec MT, il n’est pas censé dévoiler des informations confidentielles concernant les opérations de l’organisme. Même s’il l’a fait dans l’intérêt supérieur de la population. En tout cas, deux clans s’affrontent, selon nos informations, au gouvernement. L’un pense qu’une telle accusation serait justifiée alors que l’autre s’y opposerait avec véhémence.

Du côté des Casernes centrales, personne ne veut s’aventurer pour se prononcer sur cette affaire. « Nous n’avons pas encore reçu de plainte à ce sujet. Nous n’agirons certainement pas tant qu’une déposition n’a pas été faite », nous a confié un haut gradé. Des sources bien informées au Telecom Tower nous indiquent pour leur part qu’il faut d’abord que le board de MT se réunisse avant qu’une décision ne soit prise concernant les révélations de Sherry Singh. C’est le board qui devra en premier lieu analyser l’interview du CEO et de solliciter ensuite un avis légal sur le sujet. Si des actions sont recommandées, le board devra alors décider s’il portera l’affaire devant la police ou si Sherry Singh devra faire face à un comité disciplinaire. Pour rappel, même si le board s’est réuni vendredi pour entériner la démission de Sherry Singh, l’on ne sait pas pour l’heure si d’autres décisions le concernant ont aussi été prises.

Certains semblent avoir toutefois déjà pris position et sont catégoriques à l’effet que Sherry Singh devra assumer les responsabilités et les conséquences de ses propos. Ils trouvent inacceptable que ce dernier ait dévoilé au grand public, surtout sur les ondes d’une radio privée, la teneur d’une conversation qu’il a eue avec le Premier ministre concernant un sujet aussi sensible, ayant surtout trait à la sécurité nationale. D’autant qu’il y a une clause spécifique de confidentialité dans le contrat qui le lie au MT et qui est clair concernant la divulgation des informations pouvant déstabiliser l’organisme.

Raj Rughoonuth porte plainte contre Sherry Singh

Il ne lâche pas prise. Après avoir fait profil bas pendant un certain temps, Raj Raghoonath s’est rendu aux Casernes centrales vendredi après-midi pour porter plainte contre le CEO démissionnaire de MT. Auparavant poussé à la retraite par le CEO de MT, l’ex-syndicaliste affirme que la déclaration de Sherry Singh a terni l’image du pays. Il a, entre autres, demandé à la police d’enquêter sur l’affaire de vente de cuivre qui remonte à 2019.

Allégations de Sherry Singh

Eshan Juman interrogera le PM

Au Parlement ce mardi, plus précisément durant le ‘Prime Minister’s Question Time’ (PMQT), le député travailliste Eshan Juman compte demander au Premier ministre s’il a l’intention de consigner une déposition contre Sherry Singh suivant les allégations qu’il a faites à son encontre. Il veut aussi savoir si le Commissaire de police a ouvert une enquête de son côté suivant ces mêmes allégations.