Covid-19 et le Nouvel An : Le coup de blues en cette fin d’année

Vous serez sans doute d’accord avec nous que le ‘mood’ n’est pas vraiment à la fête, alors que le Nouvel An approche. L’année 2021 a été riche en évènements, certes, mais elle a aussi été désastreuse sur de nombreux plans. Non seulement sur le plan sanitaire, avec la pandémie de la covid-19, mais aussi sur les plans économiques et sociaux. Mais un aspect qu’on a tendance à négliger est l’impact psychologique de la pandémie. Le tour de la question avec le psychologue Krishna Seebaluck.

Krishna Seebaluck nous explique d’emblée que la pandémie a eu un impact certain sur notre santé mental. Chez de nombreuses personnes, de toutes les tranches d’âge, elle a engendré une détresse parfois profonde, avec souvent des répercussions émotionnellement sévères. « Beaucoup de personnes qui ont été touchées de près ou de loin par cette pandémie ont dû faire face à des épisodes dépressifs émanant d’un ressenti d’impuissance », nous dit le psychologue.

En ce qui concerne les personnes qui ont été infectées par la covid-19, surtout celles qui se sont retrouvées avec les symptômes de cette infection, elles prendront du temps pour récupérer, ce qui impactera définitivement sur leur santé mentale.

Ensuite, nous avons des nombreuses familles ont perdu leurs proches dernièrement, emportées par la covid-19. Ces personnes se retrouvent à observer un deuil en fonction des liens qu’ils partageaient avec la personne ou les personnes décédées. Le deuil psychologique passe par plusieurs étapes : il y a le déni, puis la colère, puis l’introspection, puis la dépression et finalement l’acceptation.

Il faut aussi noter que le personnel médical (médecins et infirmiers) est encore plus affecté par cette situation de pandémie. Ces professionnels sont exposés à des situations de crise. Souvent, ils interagissent avec des patients infectés et qui décèdent le lendemain. Ils ont ce sentiment d’impuissance face aux patients qui ne survivent pas. De ce fait, ils ont tendance à accumuler une charge émotionnelle suite à ces expériences. Cette charge émotionnelle peut peser massivement sur le fonctionnement de la personne et peut épuiser celle-ci mentalement.

Mais il y a aussi d’autres effets indirects.

Par exemple, en ce qui concerne les enfants, ces derniers se retrouvent tous les jours devant un écran d’ordinateur pour leurs cours en ligne. Ce n’est pas la même chose que les classes présentielles ! Les jeux en ligne sont faits pour attirer et retenir l’attention des enfants, pas les cours en ligne. Les cours en ligne demandent un niveau de concentration et d’application plus élevée chez l’élève. Si les enfants n’arrivent pas à maintenir ce niveau de concentration, cela affectera l’apprentissage, la mémorisation et le rendement.

Ensuite, les parents sont eux-mêmes stresses par cette situation. Beaucoup de parents doivent jongler avec leur travail, surtout s’ils sont en mode ‘work from home’, et les caprices de leurs enfants.

Il faut savoir que le toucher physique est très important émotionnellement. On notera que le toucher physique est le premier sens qu’un bébé développe dans l’utérus. Or, durant cette période de covid-19, le toucher physique est découragé entre les personnes. Conséquemment, en termes de bien-être psychosocial, cette absence du toucher physique contribue au développement des conflits et à des épisodes dépressifs pour certains.

On a aussi des personnes qui ont des conflits antérieurs et non-résolus. Pendant le confinement, tous ces conflits mentaux ont tendance à refaire surface et ces personnes ont tendance de ressentir un arrière-goût désagréable d’impuissance. S’engager dans des activités physiques peut les aider temporairement mais il est important de travailler sur ces conflits et les pensées qui les accompagnent.