Négociations pour le hadj : Soodhun évoque un boycott à son égard

  • « Mone plein ! Si demain gouvernement dire moi démissionné allé, mo allé »

Il sort de son silence. Et de quelle manière ! Après son premier coup de gueule contre le ministre des Arts et du Patrimoine culturel, Avinash Teeluck, et le chairman de l’ICC, Samad Sairally, pour avoir été tenu à l’écart du ‘Pre-Hajj Mission’ lors des négociations sur le nombre de visas avec les autorités saoudiennes, l’ambassadeur Showkutally Soodhun monte de nouveau au créneau après une brève maladie qui l’a cloué au lit pendant quelques jours. Il dénonce le fait que sa demande officielle auprès du ministère des Affaires étrangères pour qu’il se rende en Arabie Saoudite où il a rendez-vous avec le directeur de Saudi Airlines et d’autres autorités lundi et mardi n’a pas été approuvée. Il devait y poursuivre des négociations en vue du prochain pèlerinage à la Mecque. D’ailleurs, le ministre Teeluck avait soutenu au Parlement la semaine dernière que l’ambassadeur Soodhun ferait bel et bien partie des négociations. Que s’est-il passé depuis ? Pourquoi lui écarte-t-on une nouvelle fois des négociations ? Y a-t-il anguille sous roche ?

Intervenant sur les ondes de Radio Plus hier, Showkutally Soodhun a, semble-t-il, laissé parler son cœur. « Mo leker fermal manière zot ine fer », a-t-il d’abord lancé. Il dit être disposé à encourir personnellement les frais liés à ce voyage. « Mais zot pe refuse donne moi lettre pou sire oui mo kapave allé », ajoute-t-il avant d’évoquer un boycott à son égard. Il relate ainsi avoir été obligé à effectuer un long voyage par voiture pour assister à la conférence d’IRENA à Abu Dhabi en remplacement du ministre Joe Lesjongard la semaine dernière. « Zot ine refuse paye lotel. Mone bizin voyage 6 heures par voiture pou alle Abu Dhabi allé vini. Ene dimoune dans mo l’âge. 71 ans », dénonce-t-il. « Maintenant mone plein. Mo pa kapave. Mo conscience claire. Dire moi ki mo bizin fer maintenant. Demain si gouvernement dire moi démissionné allé, mo allé », avoue-t-il en disant être victime de « misères ».

Dans certains milieux proches du gouvernement, on affirme que c’est l’ICC qui sera chargé de négocier au nom du gouvernement mauricien. Comme cela avait été le cas pour le quota du hadj. Or, ceux qui sont habitués aux rouages du hadj maintiennent que Showkutally Soodhun est plus apte à négocier lorsqu’il s’agit du hadj. Mais le ras-le-bol de ce dernier laisse croire qu’il n’est pas probablement plus dans les bons papiers du gouvernement.