Plateforme ‘Entente de l’Espoir’

Le départ de Pravind Jugnauth réclamé

Trois des quatre leaders de la plateforme ‘Entente de l’Espoir’, dont Xavier Luc Duval (PMSD), Paul Bérenger (MMM) et Nando Bodha (RM) – (ndlr : Roshi Badhain étant souffrant) – sont unanimes à réclamer la démission de Pravind Jugnauth comme Premier ministre, qui a sciemment menti au Parlement. C’était hier lors de leur conférence de presse hebdomadaire. Les trois leaders ont aussi mis l’accent sur le fait que cette intervention a fait une intrusion dans la vie privée des Mauriciens et mis en péril les communications des entreprises de l’offshore et des missions diplomatiques en poste à Maurice.

D’emblée, le leader du PMSD, Xavier Luc Duval a souligné qu’il est maintenant clair que l’équipe indienne avait l’intention de retourner plus tard pour installer un dispositif d’interception afin de capter les informations entrantes et sortantes à partir de la station de Baie-de-Jacotet. « Quel est le but de cette intervention ? », s’est-il demandé. Le leader du PMSD a souligné qu’à travers cette interception, une tierce partie étrangère pouvait avoir accès au trafic internet de tous les Mauriciens, que ce soit les messages ou encore même les transactions bancaires, mettant ainsi leur vie privée en péril. Qui plus est, toutes les informations relatives aux ambassades et aux compagnies offshores auraient été mises à nu, les mettant ainsi à risque.

Dans un autre ordre d’idées, le leader du PMSD a déclaré que de toutes les infractions qu’un député ou ministre puisse commettre au Parlement, le pire c’est de mentir. « Vous pouvez ne pas répondre ou encore jouer sur les mots, mais mentir, c’est grave », a-t-il dit. Citant la démission de Boris Johnson en exemple, il a fait rappeler que celui-ci a démissionné de son poste de Premier ministre pour un mensonge beaucoup moins grave que ceux proférés par Pravind Jugnauth autour de l’affaire de « sniffing ».

Pour sa part, Paul Bérenger, leader du MMM, a souligné qu’il y a bien eu « sniffing » par une équipe indienne à Baie-de-Jacotet. « Cette intervention visait à installer un dispositif pour effectuer après un ‘permanent data capture’ », maintient-il. S’appuyant sur les explications de Me Ashok Radhakissoon, Paul Bérenger a réitéré que cette interception est illégale. « Alors voilà une preuve irréfutable que le Premier ministre disait attendre : le rapport de l’ex-Chief Technical Officer du MT », a fait ressortir Paul Bérenger. Il trouve aussi aberrant que le nouveau président du Board de MT soit un ancien député du MSM. Il a réitéré qu’il n’y a aucun « India bashing » qui se fait, mais qu’il est mieux qu’on ait un fils du sol pour occuper le poste de conseiller à la sécurité nationale.

Pour Nando Bodha, leader du Rassemblement mauricien (RM), il est clair qu’un délit avait été commis le 15 avril 2022, dont le responsable n’est autre que le Premier ministre, Pravind Jugnauth. Il a ainsi fait ressortir que l’équipe indienne a passé deux minutes sur chacun des 47 serveurs. Ce qui fait un total de 94 minutes, soit un peu plus d’une heure et demie passée sur les serveurs. Cela a rendu possible la capture non seulement des conversations privées des Mauriciens, mais aussi celles des ambassades et des transactions des compagnies offshore. Nando Bodha devait ajouter : « le motif sinistre de cette équipe était de revenir pour installer un dispositif permanent pour capter les données informatiques ». Pour le leader du RM, Pravind Jugnauth a menti et a moralement et éthiquement fauté. « Il doit donc démissionner », a-t-il conclu.

ASH