Sherry Singh claque la porte et met le feu à Lakwizinn : Une rupture explosive !

« The writings were on the wall » depuis un certain temps. Au PMO, il coulait de source que Sherry Singh n’était plus dans les petits papiers de Pravind Jugnauth depuis les dernières élections. L’accaparement de Lakwizinn par de nouveaux chefs y serait pour quelque chose. Mais pas que. Les allégations incessantes et incommodantes contre le CEO démissionnaire du Mauritius Telecom ont également joué contre lui. Y compris les rumeurs de ses liens probables avec Bruneau Laurette, à travers la compagne de ce dernier. Une maquilleuse dont il est proche et qui connaissait ses états d’âmes. D’ailleurs, l’éloignement de Kobita Jugnauth, désormais qualifiée de ‘Lady Macbeth’, avec Sherry Singh était prémonitoire. Sherry Singh en était conscient. Et planifiait tranquillement son coup. Qu’il a exécuté de façon explosive en fin de semaine.

Cette rupture Singh-Jugnauths a eu l’effet d’une bombe sur tout le pays. Car la proximité de Sherry Singh avec le couple Jugnauth et son influence initiale sur les décisions gouvernementales sont des secrets de polichinelle. Chaque mot prononcé par Sherry Singh lors de l’émission radiophonique de vendredi a donc été décortiqué et analysé dans les moindres détails. Passant même, nous le pensons, à côté du plus essentiel. Soit les graves allégations portées contre le Premier ministre. Pravind Jugnauth, a révélé l’ami devenu ennemi, lui a demandé d’accepter l’inacceptable. C’est-à-dire de permettre à un ‘third party’ d’installer un dispositif électronique pouvant intercepter toutes les données et correspondances entrantes et sortantes du pays, lui donnant ainsi accès à tous les courriels électroniques, les sites web ainsi que l’historique des navigateurs. Ce qui serait, selon Sherry Singh, illégal et contre les intérêts nationaux.

Sherry Singh a toutefois refusé de révéler le nom de la compagnie, ou du pays ami, qui devait aider le gouvernement mauricien à accomplir cette sale besogne. Il a dit aussi ne pas savoir s’il lui faut faire une déposition à la police ou pas, puisqu’il a refusé d’obtempérer et que la mission n’a pas pu être accomplie. « Ou réalisé, si mo alle la police la, Pravind Jugnauth et so gouvernement pou bizin démissionné la », a-t-il soutenu, comme pour bien faire comprendre la portée de ses allégations. Et puisqu’il était d’humeur à dénoncer, il a, dans la même foulée, révélé les noms de ceux qui sont aux commandes de Lakwizinn. Le leader supremo, apprendra-t-on, est nul autre que Lady Macbeth, entendez par là Kobita Jugnauth. Confirmant ainsi ce que tout le monde savait déjà. Sauf que c’est le sobriquet donné à l’épouse du Premier ministre qui surprend. Surtout quand on connait la relation intime que Sherry Singh partageait avec le couple Jugnauth. Une pique que le Premier ministre n’a d’ailleurs pas digéré. « Si zot ena kitsoz, vine atak moi. Pas atak mo madame mo bane zenfants », a-t-il laissé entendre, hier.

L’ancien ‘Senior Advisor’ a aussi dit ne plus reconnaître Pravind Jugnauth. Et déplore qu’il soit devenu « très arrogant ». Il dénonce tout autant l’ingérence de certains conseillers du Bureau du Premier ministre dans son travail. « Kan ti ena manifestation, mone gagne ene call pou dire moi ralenti internet », a poursuivi Sherry Singh. Ce dernier reconnaît que la situation actuelle est grave. Il se dit même prêt à descendre sur le terrain et provoquer un tsunami s’il le faut. D’autant que le gouvernement est en perte de vitesse. L’important, selon lui, c’est de trouver l’alternance. Représente-il cette alternance ? La réponse est évasive, mais suffisamment claire pour comprendre qu’il aspire à devenir calife à la place du calife. Son prochain ‘move’ sera donc suivi de près.