Taux d’inflation à tendance haussière malgré le bluff de padayachy : Les pochés désespérément vides

  • La population s’appauvrira, la consommation pâtira et la croissance souffrira

Tandis que le ministre des Finances essaie de dorer la pilule en faisant croire que l’inflation pourra être contenue dans l’année financière à venir, la réalité est tout autre. Rien n’indique que l’inflation connaitra une baisse de sitôt, selon l’économiste Vinaye Ancharaz. Ce qui aura des conséquences néfastes pour toute la population. Vous êtes donc prévenus : les poches se videront davantage, les ménages s’appauvriront, la consommation pâtira et la croissance souffrira…

Le taux d’inflation est actuellement à 11 %, alors qu’il était de 9 % en février dernier, selon les chiffres fournis par Statistics Mauritius. On se demande ce qui va se passer dans les jours à venir. Jusqu’où ira la poussée inflationniste et quelles seront ses conséquences ? 

L’économiste Vinaye Ancharaz aborde d’emblée la prévision du gouvernement, qui fait état de façon optimiste, d’un taux d’inflation d’environ 8.6 % pour cette année. Il fait ressortir que ce taux de 8.6 % est nettement au-dessous de ce que le Fonds monétaire international (FMI) a prévu dans son rapport concernant Maurice, soit un taux d’inflation tournant autour de 11,5 %. Le gouvernement pourra faire-t-il de miracle ? « Je ne crois pas dans cette prévision de 8,6 % du gouvernement. Le taux d’inflation a déjà atteint 11. 5 % et je ne vois rien à l’horizon qui permet d’espérer que le taux d’inflation pourrait chuter dans un futur proche.»

Par ailleurs, il y a même une réelle possibilité que le taux d’inflation n’aille au-delà des projections du FMI. Quelles sont les raisons de cette poussée inflationniste ? Tout d’abord, il y a eu la hausse du prix du fret, et d’autres perturbations dans la chaîne d’approvisionnement, facteurs qui ne disparaitront pas de sitôt. Il faut aussi pointer du doigt la guerre russo-ukrainienne, qui semble s’éterniser. Dans ce contexte, selon notre interlocuteur, rien n’indique que le prix des produits pétroliers connaitra une baisse dans les jours à venir. Au cas contraire, tout porte à croire que celui-ci montera en flèche.

Un autre facteur causant l’inflation est la dépréciation de la roupie. « La dépréciation de la roupie par rapport aux principales devises a provoqué une cascade d’augmentations des prix des produits de consommation courante », analyse Vinaye Ancharaz. Selon lui, si la Banque de Maurice freine la dépréciation de la roupie, cela pourrait freiner l’élan inflationniste mais toutefois, nous allons continuer de faire face à des chocs externes.

Quid des allocations sociales proposées par le gouvernement dans son dernier budget ? Certes, le gouvernement est en train de venir en aide à la population, mais cet argent ne suffira pas aux gens pour qu’ils puissent joindre les deux bouts ou de faire rouler leurs ménages. « L’allocation sociale de Rs 1 000 accordée aux salariés ayant un revenu de moins de Rs 50 000 n’est pas suffisante pour compenser la perte de pouvoir d’achat que subissent les Mauriciens. Elle ne contrebalancera pas la cherté de la vie à laquelle la population fait face en ce moment. Il faut donc se poser la question si ces sommes accordées par le gouvernement agira comme palliatif efficace au taux d’inflation », soutient l’économiste.

En outre, il faut garder en mémoire que le gouvernement a mis fin aux subsides sur sept produits de base notamment les pilchards, les sardines et les tomates en conserve, le fromage, la margarine, l’huile comestible, le lait en poudre ainsi que les grains secs. Or, les conséquences de l’inflation seront graves pour la population.

On ne peut nier le fait qu’on subit déjà les effets d’une inflation à deux chiffres, compte tenu des augmentations en cascade des prix des produits de grande consommation. Et avec l’inflation à la hausse, cette tendance à la hausse des prix se poursuivra à l’avenir. « Le pire est à venir pour les consommateurs », prévient Vinaye Ancharaz.

Ce qui pourra amener les gens à consommer moins. Et une baisse sur la consommation pourrait avoir des graves répercussions sur la croissance économique. Donc, dans un premier temps, l’inflation pourrait entrainer l’appauvrissement de la population et dans un deuxième temps, l’inflation pourrait ralentir la croissance économique, ce qui serait néfaste pour le pays ainsi que pour la population. « Nous entrons dans un cercle vicieux où tout peut arriver », résume sombrementl’économiste.

Une situation qui donne froid dans le dos…